25 octobre 2018 à 21:46
Résumé RCUL- C.O.SAINT-FONS
Après 4 mois d’absence, 5 millions d’euros gagné au loto (dont 6 perdus au casino) et un licenciement par le Journal de Mickey, un ensemble de raisons allant des menaces de mes coéquipiers au plaisir formel d’écrire sur cette bande d’australopithèques m’ont poussées à vous raconter une saison de plus les joies et les peines du Rugby Club Universitaire du Lyonnais.
Ne m’en voulez pas, je me réveille au bout de trois matchs, comme le XV de France dans chacune des compétitions qu’il dispute depuis 2011. Après tout, vous n’avez raté que quelques déblayages sur ses propres coéquipiers d’Etienne « Marcassin » Mailly pour qui nous lançons d’ailleurs une grande collecte de fonds dans le but d’acheter un Golden Retriever, gentil chienchien mais surtout formidable auxiliaire de vie pour personnes aveugles.
Mais laissons le passé au passé et aux fans de Michel Sardou, l’actualité qui défraie les gazettes, c’est ce match entre le RCUL et le C.O.Saint-Fons.
Lichtenberg le disait « la religion est un affaire du dimanche » et pour les fidèles du rugby, la messe sonne à 15 heure.
Les joueurs prennent place sur le terrain, les entraineurs s’assoient sur le banc. Tous ? non. Un irréductible gaulois se voit relégué derrière la main courante après avoir reçu un carton aussi discutable que rouge la veille avec le CSBJ. L’ensemble du coaching se fera donc par l’intermédiaire du langage des signes et via des signaux de fumée entre Bruno Zonca et Jean Henri Tubert.
Au bout d’une dizaine de minutes, une attaque des Lyonnais est lancée à dix mètres de l’en-but Saint-Foniard. Le ballon vole vers le large et s’arrête entre les mains de Milan Joutard qui déborde un premier défenseur, un second, fixe le dernier, met un terme à la faim dans le monde, présente le bulletin météo sur France 2, apprend à jouer Bohemian Rapsody au xylophone et envoie Gautier Abram dans l’en-but d’une chistera absolument sublime.
Non rassasié et soucieux d’entretenir ses stats Alexis Sauniesque en terme d’essai cette saison, Gautier se fraye un chemin dans la défense peu de temps après pour inscrire son deuxième essai du match entre les perches. Une partie endiablée de air-plaquage semble être proposée par l’ailier adverse certainement peu au courant des talents de son vis-à-vis.
Milan inscrit les cinq points suivants mais l’essai est tellement laid que l’arbitre hésite et l’accorde après avoir perdu au pierre feuille ciseau contre son ombre.
Tout se passe bien pour le RCUL qui récite son rugby et pour Etienne Mailly qui fait exprès de ne réceptionner aucun ballon sous les renvois pour pouvoir mettre des gros tampons à ses coéquipiers. Le Vauclusien d’Orléans aime le sang, et il l’aime frais.
Très à l’aise dans son nouveau poste d’arrière, Clément Hardy qui a distribué les passes décisives comme un prince sur les derniers matchs passe la sixième le long de la ligne de touche après avoir récupéré un moellon envoyé par Hugo Agostini qui rappelons-le, est Ardéchois. L’accélération est fulgurante, le radar mobile de la brigade de Villeurbanne affiche 110 km/h et les 50 mètres qui le séparent de l’en-but semblent n’être que des centimètres. 5 points de plus pour les Noirs et or (et rouge aussi).
Il marque des essais moches, mais ce diable de Milan en véritable couteau suisse sait tout faire sur un terrain. Il plaque, il arrache des ballons, et parfois, les deux en même temps. Cette précieuse récupération va de mains en mains jusqu’à celles de Côme Chatin (lui aussi formé à Rillieux) qui est aussi rapide sur un terrain qu’à la préparation des commandes au Macdo d’Ampère. Il passe en revue l’ensemble de la défense adverse avant de tomber dans l’en-but et d’ajouter sa pierre à l’escarcelle.
Mickael Schlick s’occupe de distiller le jeu avec précision pendant que le 8 de devant, lassé par cette routine de voir les ¾ briller, organise un tournoi Fifa avec les avants d’en face, bien au chaud dans la mêlée. Mauvais perdant, Anthony Chung ragequit et marque entre les perches pour rappeler qui est le patron.
Loïc Pluriel pour son premier match y va de son essai et la mi-temps est sifflée. Les coachs font rentrer le banc entier et envoient au repos les fiers guerriers du premier acte.
A la reprise, on retrouve encore Loïc allongé dans l’en but, y trouvant surement l’herbe synthétique confortable et profitant d’un gros travail du groupé pénétrant devant lui. Premier match, premier doublé et coup dur pour Lucas Sakrof éloigné des terrains par une opération en cours de semaine : ses coéquipiers l’ont déjà oublié et célèbre leur nouveau talonneur à la chevelure soyeuse et rebelle.
Il semble pourtant stoïque au moment d’assembler son fusil à lunette et de le pointer en direction de cette recrue gênante.
Le jeu semble stagner sur les cinq mètres quand le ballon arrive au large. Benjamin Hortez envoie Théo Sougy dans l’en-but à la manière d’un quarterback, la passe est 6.5 mètres en avant et l’arbitre après consultation de son juge de touche et de son horoscope ordonne la mêlée. Le banc de touche rigole bien et JH ordonne à Lucas d’orienter désormais son fusil vers le Basque (qui évite la balle en trébuchant sur sa propre condition physique tombée là 30 minutes plus tôt.)
Les Erreurs forgent les hommes, sur une parfaite fixation de Gautier, Benjamin récupère le ballon a hauteur des 40 mètres, il ne le lâchera que 25 mètres (environ 1h10 de route) plus loin pour envoyer Côme à l’essai. Papa, Maman, je vous aime et vous dois tout. Longue vie aux chocolatines dans des poches.
Au four et au moulin, Gautier envoi successivement Côme puis Jules Fereol en terre promise par une série de gestes techniques allant de la chistera au jeu au pied en passant par la roulette de Zidane et la roucoulette mais ne passant toujours pas par le plaquage aux jambes.
Au final, le RCUL a pu dérouler son jeu face à une équipe malgré tout courageuse du COSF qui a su inscrire deux beaux essais et lutter avec seulement deux remplaçants. Le plus marquant chez cette équipe de Saint-Fons, c’est avant tout cet état d’esprit que l’on souhaiterait rencontrer tous les weekends. Toujours le mot pour rire, toujours fair play, il est notable qu’ils ne se sont rendu coupables d’aucun mauvais geste de toute la rencontre. Il faut dénoncer la bêtise mais il faut savoir souligner l’intelligence d’une équipe qu’elle soit meilleure ou non surtout lorsqu’il s’agit de vrais bons mecs.
La soirée aurait pu gentiment s’arrêter là mais c’est bel et bien dans un garde-manger qu’il a fallut recoudre Jean Baptiste Dupanloup, ouvert à l’arcade sourcilière. Il manquait peut-être le bœuf et l’âne mais il y avait 25 rois mages pour colorer cette crèche invraisemblable.
« Entrez, entrez, et venez voir ce que vous n’avez jamais vu » disait-on et nous n’aurons jamais à mentir à ce sujet. Une belle saison se profile devant nous mais nous pouvons déjà tirer deux conclusions : Jésus est haut-savoyard et le rugby est toujours un sport d’imbécile joué par des imbéciles, oui, mais heureux.
Benjamin Hortez
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